Le système électrique français a montré cet été sa résilience aux extrêmes rendus plus probables par le réchauffement climatique. Article de Sylvestre Huet : https://lnkd.in/ehdgP8Kh
Un système très bas-carbone et exportateur
La demande en #électricité a été largement couverte par la production, qui est restée tout l'été nettement supérieure à la consommation nationale. 4,2 TWh en juillet et 4,4 TWh en août ont ainsi pu être exportés, soit environ 14% de la production électrique.
Le système électrique français a été très bas-carbone sur l’ensemble de l’été, avec des parts à 93,4% et 93,6% respectivement en juillet et en août pour l’ensemble nucléaire, hydraulique, éolien et solaire.
L'énergie nucléaire, pilier de cette resilience
Cette performance est permise par un parc installé massivement bas-carbone et un retour du parc #nucléaire à une production quasi-normale, après les réparations des plus récents touchés par la corrosion sous contrainte. Le nucléaire a ainsi représenté 66,4% de la production électrique en juillet, puis 68,4% en août.
La période estivale n'est pas finie et le bilan détaillé pourra être examiné, mais jusqu'ici, et comme les années précédentes, l'impact des vagues de chaleur sur la production électronucléaire a été marginal, et de fait imperceptible sur l'évolution globalement à la hausse de cette production.
L'éolien à la peine durant les blocages anticycloniques
La production éolienne du mois d’août montre un facteur de charge moyen de 17,2%. Cela s’explique par une longue période, du 7 au 24 août, durant laquelle la production a oscillé autour de 2 GW, soit environ 10% de la capacité installée.
Cette période couvre la vague de chaleur la plus longue de l’été, mettant en lumière la faible résilience de la production éolienne à un aléa climatique amené à être plus fréquent avec l'aggravation du réchauffement global.
Un manque criant de stockage
L'éolien est une source importante d'électricité bas-carbone, et un outil de décarbonation en Europe qui doit continuer à être déployé pour contribuer à l'approvisionnement et aux objectifs climatiques.
Mais il n'y arrivera pas seul ou uniquement avec le solaire, et il lui manque quelque chose de fondamental pour lisser ses très fortes variations, et ne pas dépendre d'un back-up fossile : le déploiement de capacités de stockage à l'échelle requise, qu'en l'état seules de grandes #STEP sont capables de porter.
A noter que les interconnexions ne changent pas grand-chose lors de ce type d'aléa, une grande partie de l'#Europe ayant été affectée de la même manière : durant les 41 jours du 1er août au 10 septembre, le parc éolien européen a produit en moyenne 39,5 GW sur une capacité totale de 255 GW, soit un facteur de charge moyen de 15,5%.